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Ni Arruda ni QAnon

J’apprécie vraiment cette publication. Évidemment, elle est publiée dans la section « Libre Opinion » et donc permet au média de garder une distance et aux employés de ce médias d’éviter de se commettre. Mais essentiellement, je suis d’accord et content de la voir publiée.

J’avais une conversation hier soir avec deux amies modérées, une anti-Trump, l’autre sans réelle opinion, mais toutes deux impactées à leur façon par les « normes sanitaires » imposées. Et le résumé de la conversation fût « La raison pour laquelle il y a autant de polarisation, d’attaques, d’incertitudes, de peur et de colère, c’est parce que l’État dit & fait n’importe quoi. Rien n’est clair. »

Avec le temps, on l’a bien remarqué qu’Arruda, le directeur national de santé publique au Québec, n’avait aucune idée de ce qu’il racontait. Il se contredisait à même ses conférences, il n’était pas clair, il a fini par imposer des mesures draconiennes alors que ses propos des semaines précédentes ne les justifiaient pas. Et elles ne sont toujours pas justifiées.

Mais au moins on a des contines & des danses! Les gens décédés dans les CHSLD doivent se dire que ça valait la peine de mourir pour qu’Arruda chante « Frère Jacques » aux enfants…

Comme une amie a dit en partageant l’opinion, « On ne vit plus une crise sanitaire. On vit une crise sociale. »

 

Bref, voici ce que Le Devoir a eu le faux courage de publier dans sa section « Libre Opinion ».

«Est-il sain qu’un enfant porte un masque six heures d’affilée cinq jours par semaine?», s'interroge l'auteur.

Photo: Marie-France Coallier, Le Devoir. «Est-il sain qu’un enfant porte un masque six heures d’affilée cinq jours par semaine?», s’interroge l’auteur.

 

9/3/2020 Ni Arruda ni QAnon | Le Devoir
https://www.ledevoir.com/opinion/libre-opinion/585262/ni-arruda-ni-qanon

Ni Arruda ni QAnon

Maxime Prévost
Département de français, Université d’Ottawa
3 septembre 2020 Libre opinion
Libre opinion

 

Est-il encore possible de remettre en question certaines décisions de la Santé publique sans se voir automatiquement reléguer au rang des complotistes, des trumpistes, voire des chantres de l’extrême droite? Est-il possible de se questionner sur la manière dont la société se réorganise depuis la mi-mars 2020 sans qu’on nous accuse de participer à la foire des illuminés? Il semblerait que non, le champ discursif actuel verrouillant efficacement toute velléité de contestation, alors que nous en sommes à attendre une deuxième vague comme d’autres attendent Godot. Et si cette deuxième vague menaçait davantage les espaces économique, social, artistique, scolaire, affectif et existentiel que le milieu médical?

On se demandera sûrement quelle est l’expertise d’un professeur de littérature française en ce qui a trait à la santé publique. Je répondrai simplement que les littéraires, comme tous les universitaires au demeurant, sont fondamentalement formés à exprimer une pensée critique, qui s’exerce sur des réalités en mouvement incessant et débordant le cadre strict de la discipline. […]

Sommes-nous collectivement prêts à substituer le contrat médical au contrat social, comme l’expose Bernard-Henri Lévy dans son dernier livre (Ce virus qui rend fou, Grasset)? Voulons-nous réellement donner préséance aux médecins sur les politiques, les philosophes, les artistes, les économistes, les psychologues, les sociologues, c’est-à-dire sur tous les penseurs du vivre-ensemble? Échapper aux virus, est-ce un projet de société valable? La prolongation indéfinie de l’état d’urgence sanitaire entraîne des conséquences suffisamment nombreuses pour que la parole publique ne se limite plus à celle des seuls épidémiologistes. Plusieurs questions méritent d’être posées — et éventuellement débattues — qui ne le sont pas en ce moment.

Quelques questions

Question aux démographes: pourrait-on analyser de manière claire les chiffres de la surmortalité pour les six premiers mois de 2020, relativement à ceux des cinq années précédentes?

Questions aux historiens: comment décrire la dangerosité du coronavirus comparativement à celle de la peste, du choléra, de l’influenza, de la grippe asiatique, de la grippe de Hong Kong? A-t-on jamais connu un tel bouleversement de tous les paramètres de l’existence pour un péril si peu
létal?

Question aux psychologues: quels peuvent être, à moyen et à long terme, l’effet des diverses mesures d’urgence et de distanciation physique (qui devient forcément sociale) sur toute la jeunesse en phase de formation intellectuelle et affective?

Question aux pédiatres: est-il sain qu’un enfant porte un masque six heures d’affilée cinq jours par
semaine? (Rappelons qu’en Ontario, les enfants de plus de 10 ans seront contraints de garder leur couvre-visage en classe; le Québec suivra sans doute ce modus operandi, par «principe de précaution», dès que quelques cas asymptomatiques auront été détectés en milieu scolaire.)

Question aux commerçants et aux restaurateurs: jusqu’à quand pourrez-vous éviter la faillite avec les mesures de distanciation actuelles, une fois passés le beau temps, l’achalandage estival et la saison des terrasses?

Questions à l’industrie culturelle: n’est-il pas urgent, pour tous les artistes, qu’on assure la viabilité en même temps que la nécessité de leurs activités? L’acceptation absolue des mesures d’urgence ne relègue-t-elle pas les arts au rang de produit de consommation superflu?

Questions à la population étudiante (cégep et université): appréciez-vous le virage vers l’enseignement à distance et souhaitez-vous le voir pérennisé? N’y a-t-il pas lieu d’exprimer le besoin d’une expérience d’apprentissage qui va au-delà de la transmission d’un contenu disciplinaire et qui assure la possibilité d’échanges, de rencontres marquantes, d’une expérience de vie transformatrice?

Question aux journalistes d’enquête: où êtes-vous? (Mon emphase)

Il semble urgent d’ouvrir un véritable dialogue, d’accepter les « débats » sur ces questions avant qu’on ne nous impose cet automne, avec toute la force de la pseudo-évidence, le port du couvre-visage à l’extérieur. Certains consensus sont sans doute moins consensuels qu’on le prétend, lorsqu’on creuse un peu.

Ceux qu’on a rangés sous l’étiquette englobante de « complotistes » se targuent actuellement, non sans raison, de former l’opposition officielle à l’ère du coronavirus: pourquoi leur céder tout ce terrain? Il y a moyen de mettre en question les décisions de la Santé publique sans pour autant crier à la domination occulte des réseaux pédosatanistes ni voir en Donald Trump et Vladimir
Poutine les sauveurs de la planète.

Ni l’OMS ni Donald Trump.

Ni Horacio Arruda ni QAnon.

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